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Le concept de « guerre froide » à la lumière du conflit russo-ukrainien, Alexandre VIALA, Professeur de droit public à l’Université de Montpellier, CERCOP



Le concept de « guerre froide » à la lumière du conflit russo-ukrainien

Alexandre VIALA

Professeur de droit public à l’Université de Montpellier

CERCOP

Depuis l’effondrement de l’Union soviétique dont Vladimir Poutine ne s’est jamais remis, le conflit qui structure désormais les relations internationales n’est plus idéologique. Il n’oppose plus deux utopies, capitaliste et socialiste. Il met face à face, à l’intérieur d’un paradigme unique, global et gagné par le néolibéralisme, les nations fidèles aux valeurs démocratiques de l’Etat de droit et celles qui en contestent l’évidence tout en tenant pour acquise la défaite du marxisme. La Russie de Vladimir Poutine, tout comme la Chine de Xi Jinping, se sont en effet adaptées, depuis longtemps, à l’économie de marché. Mais elles mettent en oeuvre, en même temps, une vision du monde radicalement conservatrice sur le plan moral, ainsi qu’un mode de gouvernance autocratique sur le plan politique. C’est dans le cadre de ce nouveau clivage que s’inscrit, un an après le déclenchement de l’agression illégale de l’Ukraine par la Russie, l’affrontement entre le régime de Poutine et l’Occident, que d’aucuns voient, à tort me semble-t-il, comme l’illustration d’un retour de la guerre froide.

C’est le choix de cette qualification, celui de « guerre froide », qu’il convient ici d’examiner. Pour le dire d’emblée, elle ne semble pas tout à fait adéquate à la situation que nous vivons. Ce dont il s’agit est différent au point que d’autres voix pensent déceler les caractéristiques d’une guerre « chaude », dès l’instant où cette fois, la vraie guerre[1], dite de « haute intensité », avec son cortège de batailles conventionnelles, de soldats tombés sur le front, de déportations de civils et de bombardements, s’invite à nouveau sur le sol européen. Tout le contraire du statu quo qui régna entre 1945 et 1991, de part et d’autre du rideau de fer, sous l’effet de la dissuasion nucléaire, au rythme des guerres par procuration menées ici et là, aux quatre coins du monde, au nom des deux géants de la confrontation issue des accords de Yalta. Ce retour du tragique, trente ans après la chute du mur de Berlin, revêt les traits d’une guerre dont les aspects n’ont pas du tout la rationalité qui animait la guerre froide. Celle-ci mettait aux prises des protagonistes qui, par-delà leur irréductible inimitié, demeuraient prévisibles dans leur comportement. Rien de comparable à ce que nous vivons actuellement, maintenant que les opinions publiques disent leur anxiété au sujet de l’évolution incertaine du conflit et que chacun s’interroge tous les jours sur ce qui rôde dans la tête de Vladimir Poutine qui souffle le chaud et le froid en agitant, de temps à autre, la menace nucléaire.

Ce conflit qui émerge, sur fond de libéralisme économique et de mondialisation, dans une époque orpheline des grands récits politiques du XXème siècle, donne lieu à un duel entre Poutine et l’Occident qui n’est plus idéologique mais civilisationnel. C’est d’ailleurs une guerre de civilisation que le maître du Kremlin entend mener, en agressant l’Ukraine dont il ne tolère pas le virage démocratique amorcé lors de la révolution orange de 2004 puis lors du mouvement Euromaidan de 2014. Tel est, du moins, ce que laissent entendre ses discours aux accents haineux à l’endroit des valeurs occidentales qu’il juge décadentes, irréligieuses et amorales. En un mot, ce conflit a perdu la dimension agonistique de la guerre froide pour revêtir une autre forme, celle d’un antagonisme au dénouement imprévisible.

Fukuyama/Huntington : deux thèses complémentaires

Pour en prendre la mesure, revenons un instant sur le concept de fin de l’histoire, forgé par le philosophe américain Francis Fukuyama au lendemain de la chute du mur de Berlin[2]. En lui opposant celui de choc des civilisations[3], Samuel Huntington lui répliqua que l’histoire n’était pas terminée et qu’elle prenait désormais la forme d’un conflit dont la nature avait changé. Celui-ci n’était plus idéologique mais religieux ou culturel. La confrontation n’opposait plus le monde capitaliste au bloc des pays socialistes qui l’un comme l’autre, au fond, furent des héritages de la modernité occidentale dont le marxisme était d’ailleurs le fruit, mais une civilisation rationaliste, gagnée par le désenchantement métaphysique, à des cultures orientales marquées par l’emprise du religieux sur le pouvoir temporel ou pétries, plus généralement, de tradition autoritaire dans laquelle la communauté prime sur l’individu. Il est vrai que l’opération militaire en Afghanistan destinée à réprimer le régime des talibans soupçonnés d’avoir abrité les terroristes du 11 septembre 2001, ainsi que la guerre menée par les Etats-Unis contre l’Irak en 2003 en vue de déloger Saddam Hussein ont donné, au seuil du XXIème siècle, une certaine vigueur à cette thèse huntingtonnienne, comme l’ont montré les conséquences désastreuses de ces aventures belliqueuses à la faveur du réveil du califat au Levant et du retour des talibans à Kaboul vingt ans plus tard. Certes, il a été parfois soutenu que cette « croisade » américaine n’était qu’un épiphénomène, la conséquence des illusions d’une politique néo-conservatrice qui n’était pas propre à l’Occident mais se présentait comme un accident de l’histoire, lié à l’accession de G. W. Bush à la Maison blanche, qui ne remettrait pas en cause la thèse fukuyamienne de la fin de l’histoire.

En réalité, par-delà l’opposition qu’on a souvent pu faire entre la dimension polémique de la thèse d’Huntington, souvent qualifiée de réactionnaire et celle, plus consensuelle, progressiste et pacifique de Francis Fukuyama, il faut convenir qu’il existe une complicité objective entre l’une et l’autre et qu’elles s’alimentent réciproquement. Un argument, d’ordre sémantique, permettra de l’attester : il s’agit du terme agôn, qui signifie en grec ancien, conflit ou débat. Dans la Grèce antique, agôn désignait toute forme de combat ou de compétition, tant dans le domaine sportif qu’artistique. Dans l’univers particulier de la comédie grecque, il constituait la scène sur laquelle se tenait un débat entre deux personnages soutenant chacun une thèse opposée, à l’instar de la controverse sur le juste et l’injuste dans Les Nuées d’Aristophane[4]. Au regard de cette référence sémantique, je dirai que les deux Weltanschauung que proposaient Francis Fukuyama et Samuel Huntington sont complémentaires car elles expriment, chacune à sa manière, une certaine conception du conflit qui n’est plus agonistique mais antagonistique.

Il existe en effet deux manières de concevoir l’agôn, selon une distinction que nous devons à la philosophe politique belge Chantal Mouffe. D’un côté, l’antagonisme, écrit-elle, « représente une relation nous/eux dans laquelle les parties sont ennemies et ne partagent aucun fond commun ». De l’autre, l’agonisme désigne « une relation nous/eux où les parties en conflit, bien qu’elles admettent qu’il n’existe pas de solution rationnelle à leur désaccord, reconnaissent néanmoins la légitimité de leurs opposants. Ce sont des adversaires et non pas des ennemis. Cela signifie que, bien qu’ils soient en conflit, les opposants se perçoivent comme appartenant à la même association politique, comme partageant un espace symbolique commun au sein duquel le conflit prend place ». Et d’ajouter : « On pourrait dire que la finalité de la démocratie est de transformer l’antagonisme en agonisme »[5].

En mobilisant son concept de « choc des civilisations, Huntington mit en lumière un antagonisme, c’est-à-dire un rapport frontal dans le cadre duquel les deux civilisations, celle dite sécularisée – l’Occident – et celle où prédomine le religieux – l’Orient –, ne peuvent dialoguer ni faire de concessions. Tout le contraire de l’agonisme qu’il est aisé de repérer, par exemple, au sein d’une démocratie mature rythmée par des alternances régulières entre formations politiques modérées à vocation gouvernementale. Fukuyama, de son côté, ne s’exprimait ni en termes d’agonisme ni en termes d’antagonisme. Sous la bannière du concept de « fin de l’histoire », il semblait indiquer que le conflit n’est plus le paradigme dominant d’une géopolitique mondiale qui serait désormais, à ses yeux, traversée par un consensus global autour des valeurs libérales de l’Occident. Or, selon la thèse contre-intuitive mais néanmoins pertinente de Chantal Mouffe, tout antagonisme se présente, d’une certaine manière, comme l’effet pervers du consensus. Selon cette lecture, la conclusion pessimiste d’Huntington était en germe dans l’optimisme fukuyamien.

L’effet pervers du consensus

Pour le comprendre, il faut avoir à l’esprit qu’à l’appui de sa distinction entre la notion d’agonisme et celle d’antagonisme, la philosophe post-marxiste a dû en forger une autre qui oppose deux visions divergentes de la démocratie. La première, d’essence libérale, promeut depuis Benjamin Constant une approche « associative » du politique, fondée sur la recherche du consensus et de l’agir en commun. Rapportée aux relations internationales, semblable conception se retrouve dans la thèse optimiste de Fukuyama qui se réjouissait, en annonçant la fin de l’histoire, d’un monde réconcilié avec lui-même. A cette option, dont Chantal Mouffe se démarque, répond la conception « dissociative » du politique fondée sur le conflit. De type agonistique, elle est très ancienne et remonte à Thucydide, Machiavel, Hobbes et, plus proche de nous, Max Weber qui forgea le concept de « polythéisme des valeurs » pour montrer que dans toute société, les choix éthiques ultimes ne peuvent prétendre à aucune forme de vérité ni d’objectivité[6]. Prétention que revendiquent, au contraire, les partisans de la forme « associative » de la démocratie et du consensus libéral, lorsqu’ils rationalisent et érigent au rang de vérité morale leur propre vision du monde. A l’échelle interne des démocraties nationales, cette forme associative se dessine concrètement quand s’installe, au centre de l’offre politique, une rationalité libérale (de droite comme de gauche) qui se pare d’une prétendue objectivité morale dans le but non avoué d’imposer l’évidence de leurs choix normatifs, frappés en l’occurrence du sceau néolibéral, face à laquelle les oppositions se trouvent reléguées dans le camp de ceux qui s’égarent et n’ont dès lors d’autre perspective, pour exister, que de se radicaliser. Telle est la dynamique d’essoufflement, au cœur des démocraties contemporaines, du clivage « gauche/droite » au profit d’un affrontement entre tenants de la société ouverte et partisans d’une société fermée galvanisés par des leaders populistes : la forme associative du politique qu’incarne le dépassement du clivage « gauche/droite » nourrit l’antagonisme qu’exprime le duel « société ouverte/société fermée ».

Cette mutation du clivage, repérable au niveau interne des démocraties nationales, ne l’est pas moins sur le plan géopolitique selon des formes spécifiques au contexte international : l’agonisme entre l’Ouest (capitaliste) et l’Est (socialiste) fait place, désormais, à l’antagonisme entre le monde libre qui invoque des valeurs consensuelles sous l’étendard de l’universalisme et des pays qui nourrissent une hostilité à l’égard de l’Occident au point de plonger, parmi certains, dans le chaos du terrorisme. Toutes choses égales par ailleurs, le terrorisme s’engouffre à l’échelle géopolitique dans un vide que le populisme essaie de combler au coeur de nos démocraties : le défaut de conflictualité politique provoqué par les sirènes du consensus. Pour le dire autrement, l’agonisme ayant été évincé, toute alternative à la vision libérale du monde ne peut s’exprimer qu’en termes de radicalité : « l’ironie veut que ceux-là mêmes qui ont proclamé la fin du modèle ami/ennemi en politique ont fini par revitaliser le modèle antagonistique de la politique qu’ils jugeaient obsolète »[7].

Cet effet pervers a déployé toute sa logique, de façon particulièrement visible, dans le retour en grâce du concept de « guerre juste » initialement forgé par Hugo Grotius et revitalisé par Michael Walzer[8]. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, ce concept conféra une solide justification à l’intervention américaine en Afghanistan et en Irak. Il reçut un bon accueil dans les rangs des néoconservateurs américains qui érigèrent la démocratie libérale américaine, au nom d’une conception néo-platonicienne de la vie bonne inspirée des écrits de Léo Strauss[9], au rang d’étalon fixe à l’aune duquel il était légitime de mener la guerre à des pays constitutifs de l’« Axe du mal ».

Des signes précurseurs de cet idéalisme, au demeurant, s’étaient manifestés au lendemain de la Première guerre mondiale, lors de la rédaction du Traité de Versailles du 28 juin 1919 : sous l’égide des Etats-Unis, puissance montante, l’Allemagne se vit infliger de lourdes sanctions qui mettront son économie à genoux et alimenteront le ressentiment national-socialiste. C’est que la paix, signée à Versailles, prit la forme d’une procédure inquisitoire consistant à désigner un coupable. Nous assistions alors à une criminalisation de la diplomatie résidant dans l’abandon du modèle westphalien des relations internationales de type agonistique. Il en résulta la Seconde guerre mondiale. Après la guerre froide, l’euphorie universaliste consécutive à la victoire du monde libre au seuil des années quatre-vingt-dix, rattrapée par le coup de semonce des attentats du 11 septembre 2001, portera un coup fatal au même modèle, au risque d’attiser deux phénomènes : la violence religieuse de l’organisation « Etat islamique » au Levant et l’agression impérialiste en Ukraine menée par Vladimir Poutine dont les débordements confinent, à de nombreux égards, au terrorisme d’Etat.

Aujourd’hui, une guerre chaude se déroule à nouveau sur ces « terres de sang » d’Europe orientale[10]. Mais n’usons pas de la métaphore thermique pour ne percevoir, entre feu la guerre froide et celle qui embrase actuellement l’Ukraine, qu’un simple écart de degrés. Il y a entre les deux conflits une divergence de nature : le premier était une paix armée et répondait, en ce sens, aux critères de la relation agonistique qui traduit une situation dans laquelle, tout en s’opposant, les parties prenantes se reconnaissent mutuellement comme légitimes ; le second est le prurit local d’un antagonisme plus large aux termes duquel la Russie s’efforce cyniquement d’entraîner derrière elle, dans son ressentiment anti-occidental, le reste du monde en tentant, notamment en Afrique, de réveiller les plaies du souvenir colonial. En atteste aux Nations-Unies, le nombre non négligeable de pays du sud qui se sont abstenus, hélas, de condamner l’invasion de l’Ukraine.

[1] Frédéric Gros, Pourquoi la guerre ?, Albin Michel, 2023.

[2] F. Fukuyama, La fin de l’histoire et le dernier homme, trad. D-A Canal, Flammarion, 1992.

[3] S. Huntington, Le choc des civilisations, trad. J-L Fidel, G. Joublain, P. Jorland, J-J Pédussaud, Odile Jacob, 1997.

[4] P. Thiercy, Aristophane et l’ancienne comédie, PUF, coll. Que sais-je ?, 1979, pp. 8-9.

[5] C. Mouffe, L’illusion du consensus, trad. P. Colonna d’Istria, Albin Michel, 2016, pp. 35-36.

[6] S. Mesure et A. Renaut, La guerre des dieux. Essai sur la querelle des valeurs, Grasset, 1996.

[7] C. Mouffe, L’illusion du consensus, op. cit., p. 114.

[8] M. Walzer, Guerres justes et injustes, Belin, 1999.

[9] A. Frachon et D. Vernet, L’Amérique messianique. Les guerres des néo-conservateurs, Editions du Seuil, 2004.

[10] Selon l’expression de l’historien américain Timothy Snyder qui désigne les territoires d’Europe centrale et orientale ravagés par les massacres de la Seconde guerre mondiale perpétrés par les régimes d’Hitler et de Staline. Cf., T. Snyder, Terres de sang, (2010), trad. P-E Dauzat, Paris, Gallimard, 2012.

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